Longeant les greens, une bande de terrain orientée Nord-Sud se prolonge par six langues de terre s’avançant dans l’eau ayant envahi les gravières. L’espace boisé lui faisant face masque le cours de la Vilaine canalisée et conforte le sentiment d’immersion dans un espace singulier, mystérieux et paisible. Treize unités d’habitat de loisirs occupent désormais une partie de l’espace disponible : sept cottages de quatre appartements prennent possession de deux des presqu’îles tandis qu’un huitième amorce l’occupation d’une autre langue de terre ; les cinq derniers bâtiments forment un hameau en E qui referme la composition côté golf et sont affectés à un Hôtel SPA 4*.

Les volumétries choisies par les architectes, les matériaux qu’ils ont retenus et les pilotis imposés par le caractère inondable du site contribuent à l’insertion harmonieuse des constructions dans ce décor sensible.

Le bois, déployé en bardage, apporte une douceur sensuelle à la duplication inversée des cottages dans leur miroir d’eau, contribuant à la sobre élégance teintée de classicisme qui se dégage de l’ensemble et donne le ton des prolongements extérieurs (terrasses, balcons et coursives).

Le point crucial de l’utilisation de ce site à des fins de résidence reste son caractère inondable avec quatre critères majeurs : libre écoulement de l’eau, garantie de la sécurité des biens et des personnes, préservation de la faune et de la flore, architecture fondue dans le paysage. Les crues, qui reviennent en moyenne tous les sept ans, se situent entre Décembre et Mars, mois pendant lesquels la pratique du golf est très ralentie. 

Les unités hôtelières continuent cependant à accueillir une clientèle d’affaires et les participants aux séminaires organisés dans l’ancienne ferme du domaine, qui abrite également un restaurant. Les résidences doivent donc rester accessibles en permanence, ce qui implique la création de passerelles extérieures posées sur des pilotis. Traitées en bois avec des garde-corps en métal, elles s’harmonisent avec les cottages. Fines, elles se glissent dans le paysage sans le perturber. Seuls les pompiers et l’anticipation des possibilités d’intervention sont venus contrarier la démarche en imposant une voie d’accès et une aire de retournement conséquentes, mais nécessaire pour assurer une intervention à pieds secs en période de crue.

La faune qui préexistait sur le site avant l’opération de construction est revenue à la fin des travaux se renicher dans ses terriers au sol. Le plan libre du Rez-de-chaussée permet aux animaux de circuler librement au sol sans contrainte ni coupures hâtives. Les lapins, les ragondins, les écureuils amusent les clients de l’Hôtel par une nature retrouvée.
Les oiseaux sont venus faire leur nid dans les trous de réservation des poutres en sous-face du plancher habité par
l’homme.
L’HOMME ET LA NATURE PEUVENT COHABITER EN HARMONIE

Prix International Trophée Archizinc – 2010
Sélectionné au Prix d’Architecture Bretagne – 2010